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20 avril 2006

Partage une vision des saintes ONG

Evoquons donc le delicat chapitre de la charite moderne ou ONG (a prononcer ici un peu comme 'Oh la raie de René'). Cette phrase posee, je ne vous prends pas en traitre et connaissez ma vision plutot critique de la plupart des initiatives. Grace a mon ex-redacteur en chef prefere, que je salue d'ailleurs bien bas, j'ai pu me rendre compte d'un peu plus pres qu'elles etaient les actions de l'une d'elle mais aussi de ses cousines au Senegal. Pas pour me rassurer.

Bref, ici l'ONG est un veritable commerce : organismes etrangers faisant le relai moyennant finance, seminaires, etc..

Sur le terrain beaucoup de choses passent par elles, une volonte politique ancienne. Ici, les gens ne paient pas d'impot sur le revenu, et a la campagne le seul impot hors vehicules touche les terres. Pas d'impot locaux la-bas donc et sources de revenus tres limitees. C'est pour cela que beaucoup d'initiatives locales se font au nom de la commune sous son acception ancienne de communaute. Tout le monde met la main a la pate ou au portefeuille quand il faut faire quelque chose.

Sur ce tableau se greffe les ONG ou l'etat qui aident. Et quand l'argent et les forces viennent de l'etranger, le bas blesse non directement mais plus incidieusement. Comme on a fini par le savoir, la Bolivie veut nationaliser son gaz et ses richesses. La vision militante mise de cote, on peut se demander a quoi ca rime, car finalement le Moyen Orient s'en sort pas mal sans ca. Mais voila, l'impot sur les societes reste tres bas et jusqu'a maintenant toutes les hausses ont echoue, car les gouvernements trop faibles (ou corrompus) ont cede aux exigences des entreprises d'extraction.

En evacuant le cote Pachamama, prenons l'exmple d'une commune riche en ressources naturelles. Celle-ci voit une entreprise extraire son sous-sol et lui reverser une infime partie de cette richesse. Il manque ainsi de l'argent pour les structures scolaires ou de sante. L'etat aide tres peu, comme la region. Heureusement un bon samaritain francais arrive, elit un projet selon ses criteres, file 20 000 dollars et quelques volontaires. Premiere question, d'ou vient l'argent ? De donateurs, mais essentiellement d'entreprises. Allez au hasard, de Total... Puis les volontaires ? Benh d'une frange de la population ecoeuree ou non par le sort des pays du sud. Et enfin que doit faire la commune d'a cote quand elle voit ses habitants migrer vers sa voisine ou la ville ?

Maintenant replacons tout cela dans le contexte de demande d'independance des regions de Santa Cruz ou Tarija. Les riches (blancs) de la-bas salissent leur culotte depuis Evo. D'ou mouvements independantistes (probablement finances en partie par un grand pays du nord) et situations chaudes par moment. Heureusement, le projet de nouvelle constitution (CPE, hihi) semble calmer un peu les esprits en proposant plus d'autonomie aux regions.

Voila, voila j'arrive, contextualisons. Le petit volontaire se rend sur place, passe de bonnes vacances, pardon aide de tout son coeur les pauvres Boliviens et s'en va le carnet plein de contacts. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il vient de porter a son echelle, un tout petit oh mais miniscule coup a volonte d'independance de la Bolivie, qu'il entretient le cycle infernal de l'aide exterieure infime face aux richesses extraites, qu'il fait rire le patron de Repsol, qu'il contente les notables locaux enrichis via pot de vin et fervent supporter des independantistes, qu'il a donc participe a l'instabilite, qu'il a ainsi legitime les troupes US (de maintient de la paix ou des interets ) stationnees au Paraguay, etc...

Bon apres, il est vrai que toutes le regions n'ont pas de richesses naturelles, mais elles ont entre autres des atouts touristiques. Et puis pour partager tout ce que je sais, l'un des principales problemes est l'exode vers l'etranger. Certains projets d'ONG s'inscrivent dans l'arret de ce flux, plutot positif. Le probleme, toujours, reste de ne pas se contenter d'une commune. Et de ce que j'ai pu voir en discutant avec un cocalero/macon employe sur un chantier touristique, c'est pas gagne. D'autant qu'on vend aux occidentaux des choses fallacieuses. Ainsi ce projet pres de Coroico devait avoir eu egalement pour argument de reconvertir les cocaleros du coin. Sauf que la Coca de Coroico n'a pas assez de principe chimique pour donner de la bonne coke, mais en revanche sauvegarde davantage l'integrite des dents de son consommateur que sa cousine de Cochabamba, bien adaptee, elle, a la poudre.

Sur ce bonne journee et que l'Iran continue a faire sa bombe atomique, au moins on est plus au calme par ici...

A oui a propos, j'ai vu ce qu'on fait de mes impots au Tchad. J'en suis tout ebaudi, quel feu d'artifice, merci m'sieur Dassault !

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