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Aujourd'hui je...

21 février 2007

M'interroge sur l'objectivité

Objectivit_1De retour d'une petite escapade sur un rallye Péruvien, afin de faire le plein de photo pour Echappement, me revoici à lire la presse Française sur la toile. Et là, je tombe sur une dépêche AFP bien intéressante :

"Alain Duhamel a été privé d'antenne sur France Télévisions jusqu'à la fin de la campagne électorale et a dû suspendre sa chronique quotidienne sur RTL, pour avoir pris position en faveur de la candidature de François Bayrou."

Pour ma part, j'ai beaucoup de respect pour le sieur Duhamel. Car plutôt que de courir après une objectivité chimérique ou relative (et donc subjective !!!), il se positionne. Il me paraîtrait ainsi honnête intellectuellement que tout journaliste politique se positionne avant de parler. Ne lit-on pas l'Huma comme un journal communiste ou Libération et Le Figaro en sachant d'où viennent leurs attaches ? En cela, lorsque Dassault déclarait reprendre Le Figaro dans l'optique d'éradiquer la dangereuse pensée socialiste, c’est certes dégoutant, mais relève des options prises par notre société, et s'avère finalement déontologiquement respectable. Le débat s’élargit ici et j’y reviendrais plus loin.

Donc on va remplacer monsieur Duhamel par Franz-Olivier Giesbert et Serge July (ex-PDG de Libération), qui, bien sûr s’avèreront bien plus objectifs car n’ayant pas à faire un choix en avril prochain… Non vraiment, s’il y a bien une chose que je ne comprends pas dans le journalisme, c’est cette recherche d’objectivité. Ou je ne comprends pas le mot à l’instar du dictionnaire (D’après Littré : Objectivité : qualité de ce qui est objectif, Objectif : Qui décrit la réalité sans jugement), ou on l’a redéfini sans nous le dire. Il est vrai que je prends un point de vue un peu Bourdieusien, puisque j’argumente incidemment que nous sommes des êtres subjectifs. Je crois ceci vrai, nous nous accordons souvent sur le fait que l’Homme ne soit pas seulement un Etre instinctif. Si tant est que la vie en commun et donc le défi politique qui en découle, soient des notions purement instinctives.

Bref pour en revenir à l’objectivité et les journalistes, beaucoup s’accordent sur sa relativité. Mais alors pourquoi s’évertuer à la citer en permanence ou à en faire une référence au dessus de tout principe. Au risque de voir ces principes perdre de leur valeur et de leur crédibilité. Concrètement, il est certain qu’un époux, une épouse, un ami personnel ou un acteur de la campagne d’un homme politique, pourrait difficilement remplir sa fonction, tant les enjeux dépassent alors les ressources d’une personne.

La nouvelle définition de l’objectivisme serait donc un subjectivisme modéré par plus de facteurs que le libre arbitre. Merde alors, cela ne correspond plus non plus à la définition de l’objectivité ou encore à son acception commune… Ne dit-on pas régulièrement : « je vais essayer de te relater les faits le plus objectivement possible. »


Pour ouvrir un autre débat, je pense que si les journaux peuvent se permettent un positionnement clair, ou laissent transparaître, par exemple dans le cas du Monde, leurs accointances, la nature volatile et bien plus commerciale du son et de l’image empêche toute tentative similaire. D’autant qu’à part Radio France, la plupart des medias radio ou télé connaissent un turn-over important ne permettant pas de restituer la voix ou l’image, à une pensée façonnée au fil des années de vie. Dans notre monde ayant choisi de privilégier l’image et le son (l’ordre n’est pas innocent) à l’écrit, la récurrence de l’évocation de l’objectivité me semble une sorte de pièce de tissu destinée à cacher le vide du plein médiatique. Comme nous dirait ce cher Dutronc : « on nous cache tout, on nous dit rien ».

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12 février 2007

Lis Le Monde

CG0_0069Ce matin comme bien souvent, je me suis plongé dans la lecture du monde, qui, à défaut d’être instructive, reste néanmoins intéressante. Je me permets cette assertion considérant le fait que sur trois mois de lectures quasi quotidiennes, seul un article m’a ouvert à des réflexions véritablement nouvelles.

Certes tel n’est pas le but premier d’un quotidien, mais les articles de fonds devraient en être également une composante. A mon observation, deux analyses donc : ou ma culture est fort étendue, ou Le Monde et la presse en général ont perdu en facultés d’information et de réflexion…

Bref ce matin, une page intéressante et inconsciemment éminemment instructive sur la fameuse objectivité. Je vous donne à lire cet article (chut hein, sa reproduction est interdite…) :

Prison ferme pour Kemi Seba, fondateur de la Tribu Ka

Le fondateur de l'ex-Tribu Ka, Stellio Capo Chichi, alias Kemi Seba, 25 ans, a été condamné, le 9 février, par le tribunal correctionnel de Chartres (Eure-et-Loir), à cinq mois de prison, dont trois avec sursis, pour "outrages" envers le directeur de la sécurité publique du département.

Le leader de cet ancien groupuscule extrémiste noir, dissous en 2006, avait été interpellé la veille, à l'issue d'une altercation avec les policiers, sur le parking d'une grande surface de la ville, alors qu'il tentait de tenir un meeting. Deux autres militants, qui l'accompagnaient, Yédé Awo, 26 ans, et Cyrille Kamdem, 28 ans, étudiant en histoire, se sont vu infliger respectivement trois mois de prison, dont deux avec sursis, et deux mois, dont un avec sursis. Les trois hommes, qui étaient poursuivis dans le cadre d'une comparution immédiate, ont été écroués.

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La Tribu Ka a disparu officiellement le 28 juillet 2006, à la suite d'une équipée antisémite dans le quartier du Marais à Paris. Mais Kemi Seba est bien présent sur Internet où son site annonçait ces jours derniers la création à Chartres d'une "antenne du GKS" (Génération Kemi Seba), la nouvelle organisation destinée à prendre la relève.

Le mouvement avait refait surface à Tours le 14 janvier. "Je ne remercierai jamais assez M. Sarkozy pour cette publicité inespérée", avait ironisé Kemi Seba, évoquant la dissolution de son organisation.

Dans le box du tribunal, Kemi Seba s'est présenté comme un "militant défendant la dignité de citoyens français" qui n'ont pas la même couleur de peau et portent "des chaînes depuis cinq cents ans". Il reconnaît avoir proféré "racaille sioniste" à l'adresse du directeur de la sécurité publique qui se trouvait face à lui. "Sioniste n'est pas un gros mot, que je sache. Je ne suis pas un antisémite notoire. Je n'ai jamais été jugé pour cela. Il y a des juifs antisionistes", a-t-il déclaré au tribunal. Les trois hommes devraient être jugés prochainement pour incitation à la haine raciale, la procédure de la comparution immédiate ne le permettant pas.

Régis Guyotat

Lisant ceci, je me suis donc dit : «  un noir, se définissant avant tout comme noir, antisémite, c’est intéressant ! ». Bref je continue la lecture et arrive à la fin où l’insulte reconnue par l’accusé (au procès ?, il manque une information) est « racaille sioniste ». Manque également une deuxième information, en quoi consistait le raid antisémite cité plus haut, a-t-il un lien avec la rencontre du directeur de la sécurité publique de Chartres ?

M. Ka a raison, sioniste n’est pas une insulte raciste. Un sioniste lutte pour la création d’un état d’Israël, et ce, à géométrie variable (frontière, idéologie marxiste ou ultralibérale, état judéo-arabe ou purement Juifs, etc.). Le temps ayant passé, ce mot n’est guère employé que pour l’extrême droite israélienne, usage impropre. L’article mélange finalement beaucoup de notions. On doit le relire deux fois pour comprendre que l’équipée antisémite est indépendante de cette condamnation et que la condamnation pour haine raciale annoncée à la fin de l’article semble relever de cette action parisienne.

Voici donc où je veux en venir sur le plan journalistique, cet article outrepasse la neutralité (impossible à atteindre soit dit en pensant) de la relation d’un événement. Il joue en effet sur différentes cordes sensibles de notre bien pensance : je suis novateur en disant qu’il existe un racisme noir, et attention, un juif (ce pourrait être une tapette) est un être à protéger. L’antisionisme n’est pas un antisémitisme. Un outrage à un agent de l’état peut revêtir la forme d’un « sale petit » ou « mal baisé », tout aussi bien que celle d'un « racaille sioniste ». L’article, par ses manques d’infos, ou la position semi partisane, parfaitement acceptée par la bien-pensance ambiante comme objectivité, de son auteur amène donc une confusion stigmatique de bien des notes touchant au racisme. La dernière phrase tendant a rapproché cette première condamnation de l’inculpation pour haine raciale, n’est pas étrangère à ce mélange : « Les trois hommes devraient être jugés prochainement pour incitation à la haine raciale, la procédure de la comparution immédiate ne le permettant pas. »

Pour ouvrir un autre débat, aujourd’hui, notre société n’est certes pas raciste, mais discriminatoire. Je ne crois pas qu’un homme existe avant tout comme noir, juif, homosexuel ou émigré. Je n’existe pas comme blanc. Je n’existe pas non plus comme journaliste, encore moins comme émigré. Non, je suis tout à la fois un journaliste, plutôt petit, ayant des affinités socialistes en Amérique du Sud, amateur de bière belge et de fromage bien français, vivant entouré de Péruviens, etc.

Il reste malheureusement parfois nécessaire de rappeler que la différence ne se pose en différence que face à un référentiel. Nous sommes une sommes de caractéristiques, et non pas de différences. Ce que je reproche à la pensée dominante est de souvent vouloir protéger un homosexuel comme homosexuel et non comme un tout social, physique, etc.

On en arrive alors à une autocensure, écartant toute velléité de vrais débats de société. Pourtant nécessaires, je crois, à la lumière des problèmes dans les banlieues, l’éducation...

PS : j’use du mot « tapette » à un moment, pour faire prendre conscience de l’importance du sens et surtout de la portée des mots. Ceux qui connaissent ma tendance à l’assertion raciste me taxeront de faire deux poids, deux mesures. Mon humour discutable sur ce thème ne fait que jouer sur ce décalage : une société, qui porte la notion aux nues et méprise sa traduction en mot.

16 janvier 2007

(nous) Accrochons à la casa

Ah nous voilà bien ! Ce con de propriétaire c'est tellement endetté qu'il ma offert comme cadeau de retour la vente aux enchères de notre maison pour éponger une partie de ses dettes. 18 000 euro le morceau, alors qu'il en vaut à peu près le double, vente ce vendredi sans que personne ne soit prévenu.
Avec un colloc péruvien souhaitant habiter dans le coin et voyant là l'opportunité d'acquérir quelque chose de vraiment bien et pas trop cher, nous cherchons donc des solutions pour, pourquoi pas, acheter la maison à plusieurs. Bon moi j'ai pas mal de travail prévu, mais plus d'argent pour le moment, alors j'attends...

C'est triste, ce sera peut-être dans peu de temps la fin d'une période. Surtout si de méchants investisseurs immobilers se présentent à la deuxièmre enchère et achète la maison mitoyenne en vente aussi pour construire un immeuble de rapport tout moche à la place. Pobre casa...

Sinon, je suis bien rentré et me refais très bien à la vie locale. Seule les tentatives de fabrication de yogurt de Tonio me chahutent un peu l'estomac...

Voilà les nouvelles... quelqu'uns aurait-il des velléités de banquier Juif (ou Suisse) ?

11 janvier 2007

Commente mon dernier JT

Tutululut, attention ça commence, mieux qu’une messe, chacun devant sa télé, pas loin du feu, chaleur bien plus importante que dans une église. Monsieur le présentateur putschiste (de Schönberg) y va de sa voix… commune (désolé mais je ne sais pas encore commenté les voix d’hommes banals. Et comme je trouve tous les hommes banaux sauf ma petite personne, je commente uniquement mon Moi depuis bientôt un an. Même si une maison sans Toi c’est triste et ouvert à toutes les tempêtes…).

 

Tutululut ça commence vraiment :

 

Aujourd’hui jour des soldes, les personnes (parisiens sur les images) ont envahi les grands centres commerciaux. Le pire reste du côté des boutiques de luxe, ouf petite pique aux bourgeois qui même après quatre siècles n’ont toujours pas appris à vivre. On suit madame qui court entre les rayons et qui dépensera 600 euro en habillement pour sa petite famille. Moins que le budget initial mais on remettra peut-être ça samedi. Un monsieur plus grand que les autres arrache aux hasards un ordinateur soldé. Commentaire : « de toutes façons je n’y connaît rien ». Permettez-moi cette petite note subjective, mais je trouve qu’il a raison si c’est vendu en magasin, c’est que ce ne doit pas être trop mal, au moins, ce jour-là on est débarrassé des vendeurs incapables qui ne sont là que pour vous faire acheter plus cher.

 

En ce moment ça chauffe, chute de glace en tous genres, inondation en Norvège avant la date, bourgeon courageux bravant le gèle, petit tour sur les catastrophes mondiales de l’année, faut faire quelque chose. Quoi ? Bah un truc, une chose, un machin qui change les trucs. Comprend qui peu aurait dit Boby Lapointe.

 

Toujours plus, dans les années qui viennent, les besoins en énergie vont doublés. Vive le réacteur nucléaire troisième génération. Même des pays jusque là réticents s’y mettent. C’est pas le top, mais pour augmenter la production on a pas trouvé mieux. Note subjective, ça c’est sûr, on n’a plus de pétrole et plus (les moyens de) d’idées. Les Verts y vont de leur mot (sorti de son contexte par les journalistes) : « il faut réduire la vitesse de 10 % sur les autoroutes ». Subjection, le trafic va doubler ?

 

On intronise, Chavez toujours président du Venezuela. Ah le con, y veut privatiser l’eau et l’électricité, parle d’un socialisme à la Vénézuelienne « rien moins que ça » dit la tête qui parle depuis le début avant d’ajouter « la bourse du pays a chuté de 18 % aujourd’hui ». Pobrecitos… j’suis couillon j’aurai dû m’en douter et acheter des actions à Caracas.

 

C’est fini.

 

Y’a-il un lien cause-conséquence entre tout ça ? Je crois que le chao règnant au sein de ce journal illustre bien les incohérences de la pensée occidentales du siècle 21. En outre, la subjectivité pointe au détour de nombreuses phrases (et pas forcément des miennes). De mon côté je la revendique cette subjectivité. Intéressant d'ailleurs comment une retranscription mécanique d'événements peu amener une subjectivité forte.

 


1 janvier 2007

Bonne année

Me voici dans mon cher pays, certainement celui d'Europe le plus proche du Pérou sur le plan du poulet et des patates. Je m'éloigne néanmoins de ces poncifs de mon alimentation quotidienne pour profiter des fromages, chocolats et autres mets que je ne vois passer qu'à la faveur de quelques visiteurs de notre colloc liménienne (où il faut en plus partager, pfiou...).

Je suis donc revenu au pays de la langue de Molière, et je vois avec stupéfaction que nos grands hommes (ou femmes) auraient bien des raisons de se retourner dans leur tombe. Pas que j'ai ramené des puces de mon pays d'adoption, non,  plutôt du fait d'une société que je croyais encore consciente de la différence entre spectacle, culture et grand spectacle au vide inquiétant. Vous pensez à la Star'Ac ? Moi je parle plutôt de p'tit cul Royal et gros ego Sarkozy et puis, de quelques conversations d'ordre quotidien glanées dans le métro.

Si les uns s'emploient à vider la vie politique de toute substance, les autres semblent s'appliquer à leur donner raison. Heureusement, je ne parle là que d'expériences parisiennes... Dans notre campagne, je retrouve plus facilement mes repères, malgré des programmes télé ventant une télévision encore plus épurée de son contenu cinématographique ou culturel, au profit des divertissement à plusieurs dizaines ou centaines (j'en sais rien) de millier d'euro la seconde de pub.

Et puis, j’entends en divers endroits des voix aux mêmes consonances s’élever. Elles s’avèrent malheureusement petites et cantonnées. Je les aime bien, moi.  Mais elles restent non relayées, victimes d’un complexe trafic d’influences aux sources multiplement uniques et pudiquement non désigné sous le vocable de censure ou de bien pensance.

Sinon, je retrouve avec plaisirs ma famille et mes amis. Le temps me semble un peu court, pas vraiment élastique et coopérant, et notablement insuffisant.

Ah oui, avant toute chose, bonne année à tous !

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28 novembre 2006

J'écris

LauraNon, je ne suis pas mort. Oui, je vis toujours à Lima. Seulement, à part la venue de Gaby et une bonne boucle dans ma fidèle Cox sur les chemins de terre, rien de bien passionant à rapporter...

Après l'achat ruineux de mon billet d'avion (Aller et retour pour ceux qui ne le savent pas encore), je me suis cantonné à des reportages sur Lima afin d'attendre une fin de mois qui s'est révélé être perpétuelles. Bon ce n'est pas encore la fin de moi, car mes reportages vont commencer à être publiés. ouf...Laura2

Donc j'ai profité du temps passant pour découvrir la photo de studio pour l'album de la copine de Tonio et différents services que j'ai rendu à des amis. ça gagnait toujours un repas de midi... Dans la période la plus critique, j'ai même fait du tractage pour la campagne municipale d'un candidat libéral. C'est qu'il payait bien non d'un chien. Il y avait là tout le parti socialiste !!! Et on a continué à apprendre à perdre les élections... Tout ça se passait à San Isidro, le quartier le plus riche de Lima, qui doit Laura3regroupé quasiment la moitié du PNB du pays. Et devinez pour qui ont vôté ces bourgeois à voitures. Pour le parti fondamentaliste catholique, représenté par un Juif (?!?) ayant entre autres choses renié une de ses filles pour un mariage oecuménique. Voilà pour la presse trottoir, et penchons-nous sur le programme de ce candidat qui prévoit de supprimer 25 % des transports en commun dans son quartier. Le soucis c'est que la plupart des gens y travaillant ne sont pas du quartier... Avec ma belle Cox polluante, je risque d'ailleurs de ne plus pouvoir aller travailler là-bas en voiture. Sachant que certains lieux sont éloignés déjà de tout transport en commun...

Sinon, les péruviens saluent ou ont peur de la victoire du sieur Correa en Equateur. unJoseLauraDaniel événement plus important qu'il n'en a l'air. Outre une empathie Chavezienne, celui-ci refuse le Traité de libre Commerce avec les Etats-Unis. Une position difficile pour la CAN de laquelle s'était retiré le Vénézuela en début d'année, et qui ne vit que pour le TLC. Si Pérou et Colombie tente de contourner l'appareil démocratique Etats-Unien pour le faire ratifier, l'Equateur et la Bolivie le rejette. Mauvais calcul pour Alan Garcia dont le parti, l'APRA (Alianza Popular Revoluciana Americana) représente ironiquement piela droite en Amérique du Sud (Asociacion Para Revolucionarios Arrepentidos, comme dit Tonio)...
Petite correction sur ce que j'ai vu dans les journaux sur l'Equateur. Correa n'est pas un gauchiste nationaliste. Exactement c'est un gauchiste bolivarien chrétien. Les journaux me font beaucoup rire avec leur nationaliste à tout va, quand on sait que le rêve bolivarien est d'unir toute l'Amérique du Sud !!! Pour ses fervents défenseurs,Sombras l'appareil d'état n'est donc qu'un outil qu'il est important de maitriser pour aller plus avant. On peut dire en effet beaucoup de chose sur Chavez, mais pas qu'il rêve d'un impérialisme Vénézuélien. Pour aller plus loin, on ne peut pas dire non plus qu'il contrôle aussi la presse, parcequ'alors ce serait un incapable !!!
Pour en revenir à l'Equateur, le droitiste qui se présentait était certe conservateur, mais plus véridiquement fondamentaliste par opportunité et populiste par nécessité. Il a ainsi souligné une limite de notre démocratie, en distribuant via son ONG durant des meetings, ciment, chaises roulantes, ordinateurs, briques, puis argent quand les sondages l'ont donné perdant. Finalement, j'avance que par ces pratiques il a dû faire peur aux classes moyennes déjà fébriles face aux mauvais choix économiques du pays (dollarisation en 2000 par exemple, donc quand la tête des voisins diminue avec le dollar, l'Equateur la garde identique...).
Alex
Voilà pour quelques mises au point. Le truc étant que les journalistes étrangers arrivant ici, ne vivent pas avec les classes moyennes ou pauvre et gardent donc notre vision un peu déformée de la région. Les blessures des récentes dictatures ou guerilla sont toujours très présentes et changent quelques peu la donne.

3 octobre 2006

Continue la boucle

DSC_0041Après quelques péripéties, nous voici à Ayacucho pour un jour de repos. Une ville que j'avais toujours voulu découvrir du fait de son histoire tortueuse. Ancienne place importante reliant Lima aux mines du sud du Pérou et de Potosi (aujourd'hui en Bolivie), Ayacucho a vu le déclin la gagner lors de l'avénement de l'automobile. Aujourd'hui les routes ne s'aventurent plus à 4000 mètres d'altitude et longe la côte.DSC_0036

Dans les années 80, la ville s'est rendue célèbre du fait de sa position de capitale du sentier lumineux. De cette époque, ne subsistent aujourd'hui que quelques infirmes d'une quarantaine d'année et la université où toute cette barbarie a commencé. Malgré ce triste passé, la zone reste aujourd'hui l'une des DSC_0040régions les plus contestataires avec par exemple une député parlant en Quechua à l'assemblée. Quoiqu'il en soit, les gens d'ici sont les péruviens les plus agréables qu'il m'est été donné de rencontrer. Sûrement du fait que la zone réussisse à s'en sortir indépendamment de Lima.DSC_0055

C'est dans les sublimes paysages de la région que los Caminos del Inca ont vécu leur étape la plus difficile avec 250 km de spéciale sur la terres. Incroyable et tout une aventure pour joindre une zone de photo. Car notre chauffeur de bus avait monté quelques passagers pour DSC_0058arrondir sa fin de mois. En a résulté quelques trois heures de retard et des passagers refusant de passer par la route du rallye. Génial pour faire son travail, d'autant que le chauffeur ne connaissait pas la route et que le bus est tombé en panne. Bref nous avons finalement convaincu le DSC_0093chauffeur et payé le péage de la route...

Le retour à Ayacucho fut plus calme avec 200 km ou 5 heures dans la benne d'un pick-up. Génial pour profiter des paysages et se souvenir de l'Argentine.

DSC_0108DSC_0120DSC_0156DSC_0165

2 octobre 2006

Voyage malgré moi

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Collègues radiophiniciens peruviens. T'as le look Coco...

Eh bien me voici avec un petit Soroche a Huancayo agréable cité au coeur des Andes. Ce petit voyage malgré moi n'est autre que de suivre l'un des derniers rallyes ville á ville DSC_0018existant. Tout types de véhicules concourent donc sur les axes principaux reliant Lima à Ayacucho, Cusco ou Arequipa.

Oh la pauvre petite tête jaune

Une sacré aventure où sur les lignes droites de 20 km les voitures atteignent les 270 km/h... Pour nous autre journaliste, la vie DSC_0197agitée est aussi au RDV DSC_0176puisque l'on doit précédé les voitures, puis les rattraper. Bref une semaine à dormir dans un bus en perspective. Jusqu'à ce qu'ils m'oublient en chemin et que je doive rentrer par mes propres moyens...

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DSC_0182Petites réflexions pour notre société malade d'un sport professionnel moribond...

DSC_0161L'instrument indispensable pour suivre la course

27 septembre 2006

Conte la Cox

DSC_0560Voili, voilou, chose promis, chose due, voici une petite contation de notre périple en VW 1300. Bon désolé pour les fautes d'orthographe et de style, mais c'est en fait la version longue et non relue de ce qui va être publié dans l'Automobile Mag. Ceci quand les constructeurs auront fini leur cirque à Paris.

Pour ce qui est de Spoutnik, notre Cox-Escarabajo renommée par Tonio, elle vient de perdre ce matin quelques dix bons centimètres de long. Pas que les places de stationnement soient chers ici, mais un petit souvenir de mon premier cours de DSC_0576conduite à une amie fort motivée. Le principale c'est que ça roule toujours. Le seul hic étant que le coffre ne s'ouvre plus. Et dans le coffre avant, se trouve le réservoir. Ouiiiiiii... merci m'sieur le poteau. Demain, journée ¨je rallonge ma Cox¨...

Quoiqu'il en soit j'ai maintenant une anecdote bien truculante à raconter, car dans les 5 secondes suivant le choc, sont arrivés les policiers municipaux à qui j'ai essayé de faire croire que je conduisais. Pauvre de nous, ils ne m'ont pas cru devant le Ica11regard interrogateur et ahurri de ma voisine de gauche perdant les pédales. Sont ainsi arrivés nos amis les policiers nationaux avec qui j'ai négocié dur pour mettre la multa à mon nom. Mon amie n'aurait pas pu passé son permis durant un an sinon. Au final, ils m'ont offert de choisir ma contravention. J'ai donc élu défaut de maitrise du véhicule. Mais cela incluait un retrait de permis, alors j'ai changé pour non respect de la voie de droite en argumentant qu'on avait empiété sur la partie IcaArequipa10un peu trop à droite de la chaussée. Au final, on a tellement ri que ça s'est transformé en une participation à l'achat d'un néon pour le couloir du commisariat...

Avant cela, on a eu tout un sketch durant lequel le policier voulait me faire dire que je ne conduisais pas. On lui a proposé de nettoyer le poteau qui nous était rentré dedans ou fait dire que c'était notre droit de nous prendre des poteaux quand il n'y avait personne aux alentours. Et devant sa non volonté de laisser passer la chose, je lui ai dit que mon amie devait profiter de son amende et donc conduire un peu plus. Eh bien imaginez-vous qu'il a accepté et a même pris part à la fin du cours... Moi j'aime ce pays !

Allez ça commence :IcaArequipa10__5_

Présentation :

20 jours de voyage

Plus de 4000 km parcourus en VW Coccinelle 1300

2000 km à plus de 3500 m d’altitude

Point le plus haut atteint 4800 m

Point le plus bas 0 m

Environ 20 pannes

Une dépose du moteur

IcaArequipa10__11_IcaArequipa10__2_J-30 L’objet de nos désirs apparaît sous les atours rondelets d’une Coccinelle 1300 brésilienne de 73. Si elle semble bien pourri, la caisse et le moteur sont en réalité sains. Confiance donc, d’autant que le garagiste vendeur et futurIcaArequipa10__7_ préparateur est l’ami d’un ami. Ce qui n’était encore qu’une boutade la semaine auparavant prend forme.

J-5 Le peintre est démis de ses fonctions, trop de boissons pas assez de débit... Nous finirons la peinture pendant que le sellier réfectionera l’intérieur. Quant au mécanicien, il nous assure que sa partie se fera en deux jours. L’ami de notre ami IcaArequipa10__12_est encore notre ami.

J-1 Finalement notre garagiste nous dépêche son apprenti qui ne peut assumer toutes les tâches. A 21 heures notre mauvaise humeur alerte le patron. Deux heures plus tard, il faut se résoudre à partir sans une révision complète. L’ami de notre amIcaArequipa10__10_i n’est plus notre ami.

Jour J, premières pluies à Lima

Le ciel qui faisait grise mine depuis une semaine décide enfin de cracher ce qu’il retenait en son cœur. Depuis le coffre, le moteur d’essuie glace nous crie son envie ArequipaJuliaca10d’activité. Peine perdue, il est bien grippé et nous résolvons à manœuvrer l’unique balais à la main. Le programme du jour est plus qu’ambitieux. En effet, afin de partager les frais, nous avons convenus avec deux amis en mal de visa de les mener à la frontière. Sacs sur le toit, quatre dans l’habitacle, notre Cox n’a rien a envié à ses congénères surbaissées. Les nombreux dos d’âne du pays devront être négociés prudemment. Heureusement, la carte grise péruvienne IcaArequipa10__13_n’indique pas de poids maximum. Avec quasi 350 kg de charge pour 790 kg à vide, les premiers kilomètres nous font réaliser qu’il faudra vivre au rythme de notre belle verte. Mais au delà de cela, notre accord porte sur une arrivée en quatre jours à la frontière. Ce premier jour doit donc nous mener à ArequipaJuliaca10__6_Arequipa, distante de près de 1000 km. Jalouse de son ami tachymètre désœuvré, la jauge à essence nous fait une petite blague et entraîne l’arrêt de notre belle équipée au milieu du désert. Combustible en place, les choses ne rentre dans l’ordre qu’après un nettoyage minutieux du carburateur et de la pompe à carburant colmatés. ArequipaJuliaca10__4_L’aventure débute…

Nous atteignons finalement la cité blanche avec un jour de retard. Nos amis nous quittent pour un bus plus rapide quand notre belle se fait bichonner l’allumage et la carburation. Nous profitons de notre temps libre pour déambuler dans le centre historique de la ville, classé au patrimoine mondial de l’humanité pour son architecture coloniale. Les maisons faites des pierres blanches du volcan Misti tout proche, valent à l’ancienne patrie d’accueil ArequipaJuliaca10__10_de Flora Tristan son surnom. C’est avec un peu de regret que nous posons finalement nos postérieurs sur les sièges de Skaï et mettons le cap sur la frontière. Le fait est, qu’avec plus de la moitié du parcours à plus de 4 000 mètres, la suite du périple s’annonce fraîche et difficile pour nos organismes balnéaires. C’est ainsi l’occasion de tester les bienfaits de la feuille de coca sous toute ses formes, avant que notre antique dynamo ne mate unArequipaJuliaca10__9_ roulement à 100 km du premier garage achalandé. Après quelques 70 km au ralenti, la raison nous impose de nous arrêter à un poste de police pour passer la nuit dans la voiture. Au matin, les 30 km restant sont parcourus pour tomber en panne de batterie à l’entrée de Juliaca. Alors que nous débutons à pousser notre vaisseau décidément très spécial, la chance nous sourit ArequipaJuliaca10__16_sous la forme d’une famille proposant de charger des batteries. Cette activité, par chance fait partie comme le vendeur constructeur d’échappement et le llantero, qui répare les roues crevées, des petits métiers automobiles très répandus. Le destin nous sourit de nouveau dans la ville, puisque nous y rencontrons un véritable sorcier de la mécanique qui nous règle en un temps record nombre de problèmes. Notre système d’essuie-glace parArequipaJuliaca10__13_ câble installé depuis peu le convainc et nous autorise un rabais bénéfique à nos finances exsangues. Nous quittons ainsi cette inhospitalière ville marché construite de chaque côté d’une voie de chemin de fer. Absolument tout y provient de la contrebande avec la Bolivie voisine. Maisons et rues y sont en perpétuelles construction ou reconstruction afin de ne pas être touchées par les impôts nationaux et les marchés s’étendent régulièrement sur ce qui semble la rue. Camions, tracteurs, voitures, tricycles, mototaxis, porteurs se voient donc obliger d’emprunter régulièrement les rails. Déroutant (dans tous les sens du termes), d’autant que les marchés Titicaca__1_culminent naturellement les jours de passage du train reliant Puno à Cusco. L’adresse du contrebandier d’essence en poche, nous filons vers la frontière, jusqu’à ce qu’un policier ne tente de nous retirer le permis pour avoir grillé un feu que nous chercherons longtemps. Finalement, nous contribuerons aux bonnes œuvres de la police ou à l’entretien de sa maîtresse. Pour la nuit, la place d’une ville fera notre ArequipaJuliaca10__24_affaire jusqu’à ce qu’une bande louche ne nous tourne autour. Démarrage en urgence et resommeil à 15 km en pleine campagne au sommet d’une côte pour éviter toute surprise.

Au matin tout est gelé dans l’habitacle. Par chance, nous avions de bons duvets. Quant à l’essence, lunatique au réveil, elle refuse de se lover dans les membranes du carburateur. Et l’enthousiasme des bougies ne parvient pas même à l’enflammer. Une JuliacaLaPaz__3_heure d’effort plus tard, le moteur accepte enfin de se réveiller et nous voici sur le chemin de le frontière. D’histoires en problèmes, les comptes ne sont pas bien brillants et arrivés au pont autorisant le passage entre le Pérou et la Bolivie, nous devons nous résoudre à l’évidence. Nous ne possédons plus les cent dollars requis pour pouvoir entrer en Bolivie avec notre brésilienne. A la essence_contrebandevérité ce satané policier nous a laissé seulement vingt dollars et huit soles. Autant dire à peine de quoi payer le stationnement sécurisé dans un hôtel, les voyages jusqu’à La Paz et l’hôtel arrivé sur place. Là-bas nos amis du début de voyage nous attendent avec l’argent que nous leur avions prêté quelques jours plus tôt. En attendant nous nous remémorons JuliacaLaPaz__8_les moments exceptionnels que nous avons vécus jusque là. Ces paysages variés, la qualité du ciel et son infinitude certaine à près de 4 500 mètres d’altitude, ce curieux croissant de lune horizontal ou ce levé de soleil inoubliable au dessus du Lac Titicaca. Tout à notre réflexion, nous apprenons avec sérénité que cinq kilomètres à pieds se profilent au détour d’unDSC_0827 blocage de route. Finalement le monde s’avère bien fait, qu’aurions nous fait de la voiture en de pareilles circonstances… L’arrivée à La Paz s’avère un peu plus tardive qu’attendue et la dure réalité prend la forme de 27 soles et 20 Pesos argentins oubliés d’un précédent voyage. Les repas rares depuis quelques jours se profilent encore plus frugaux.

Cusco la maudite

region_cuzcoPunoCuzco__1_Chaque sole nous saluant plus qu’à son tour, décision est prise de mettre le cap sans arrêt sur Cusco. Nous attendent donc une centaine de kilomètre en bus et 550 autres en auto. Sortir comme entrer de La Paz procurent une sensation étrange. Difficile, en effet, de ne pas se sentir oppressé dans ce trou le moins perdu de Bolivie. L’urbanisation gagne les region_cuzco__3_montagnes escarpées, et la pente des rues qui en résulte embête le touriste de passage à plus de 3 200 m d’altitude. Néanmoins, cette courte expérience bolivienne nous aura enseigné que malgré une culture très proche, Péruvien et Bolivien véhiculent une philosophie de la vie bien différente. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les Boliviens, déclarés pourtant region_cuzco__5_plus pauvres par nos illustres organismes de développement, travaillent moins et respire une joie de vivre qui a quitté une population péruvienne habituée à souffrir des errements et des actions criminelles de sa classe dirigeante.

Au volant de notre belle galbée, les saluts sont néanmoins légions sur la route deregion_cuzco__10_ Cusco que nous atteignons après un dur trajet à travers la sierra. Petit choc que d’arrivée dans la capitale (touristique) des Incas, après avoir traversé des étendus où les populations vivent parfois avec moins de 50 soles (12,5 euros) par mois, grâce au système de troc hérité de la période pré-hispanique. En ville, alors que nous abordons une pente bien marquée, region_cuzco__12_nos freins décident brusquement de visiter le centre historique. Nous voici embarqué dans une folle descente qui se termine sur le trottoir entre un poteau nourri à la péruvienne et un taxi. Evénement qui à pour conséquence de rompre le distributeur d’allumage. Chose que nous n’apprendrons que le lendemain en chemin pour les fêtes de Paucartambo…

Trous et bosses

region_cuzco__18_region_cuzco__15_Juillet et Août sont en effet les mois des fêtes religieuses préparant le 15 août. Située au bout d’une route en terre de plus de 70 km, Paucartambo est le siège de l’une des plus fameuses. L’occasion pour nous de découvrir les riches déguisements traditionnels, hérités de la période post-hispanique. Le répertoire de danse se moque des espagnols region_cuzco__19_et voit apparaître des diablotins poursuivant des toreros ou des conquistadors hautains. Petit goût de Catholicisme andins…

Ayant fait le tour du cadran, nous prenons la décision de partir avant les embouteillages. Oui mais voilà, notre pneu avant droite se dégonfle devant les cinq DSC_0370heures de route de terre qui l’attendent. Antonio aidé par la bière locale s’empare de la pompe de vélo achetée par hasard à Cusco et entretient le moral du couard en 15 minutes chrono. Le problème reste l’impossibilité de trouver un llantero ouvert un dimanche de fête. Alors, shadockement, nous pomperons toutes les demi-heures jusqu’à ce qu’un court-CuzcoLima10circuit général nous stoppe définitivement à 25 km, mais surtout 5 km du dernier col pour gagner Cusco. Réparer notre roue relevait déjà de l’exploit, alors imaginez trouver un électricien… Heureusement rien n’est jamais perdu au pays des Lama, et contre 20 soles, un taxi, de retour de ballade dominicale, accepte de nous remorquer jusqu’au sommet du col. S’ensuivent 20 km en roue libre jusque dans le centre de Cusco au milieu de la circulation locale, dépourvue comme notre vaillante de clignotants. Arrivée en ville, un passant CuzcoLima10__4_nous recommande de nous rendre dans un bar où se réunissent les mécaniciens. Quelques conseils plus tard, notre caractérielle nous berce de nouveau au son de son flat 4 et nous mettons le cap sur Lima.

A l’origine nous devions rentrer par des routes de terre, mais après quelques accidents évités de justesse et la perte des freins en plein Cusco, nous prenons laCuzcoLima10__5_ décision de ne pas forcer le destin et de rentrer sagement par la route asphaltée. Car ici de nuit comme de jour, sur des routes qui sont équivalentes à l’A4 en importance, circulent ou stationnent tous types de choses. Du blé séchant, aux nombreux bus roulant à tombeaux ouverts. Il n’est pas rare ainsi de slalomer entre les nids de poules (souvent un nid pour de nombreuse poules), tout en évitant les chiens, les vaches ou les enfants promptes à se mettre sur votre DSC_0865passage, sans compter les fous échappés qui s’entêtent à suivre en pleine nuit la ligne centrale de la route. La pire expérience restant un passage à trois de front sur une deux voies avec un vélo sans lumière apparaissant dans le faisceau des phares (au moins 5 mètres sur une Coccinelle…).

Abancay

Malgré son ignorance notable et assumée de la mécanique, Antonio s’obstine depuis quelques jours à tenter d’infirmer ou de confirmer une observation récente. Non seulement le bruit du 4-cylindre VW se reconnaît entre tous, mais en plus son odeur reste particulière. CuzcoLima10__6_Résultat de ses longues stations au dessus de celui-ci, nos bougies déjà affaiblies par d’incessant changement de température et d’altitude, incubent sa grippe et refusent tout service à chaud. Budget oblige, il faudra faire avec sur les 1000 km restant. Avec un passage à près de 4 800 m d’altitude de nuit, la route de Cusco à Nasca nous laissera des souvenirs incroyables. La largeur et l’amplitude des vallées sont bien inhabituelles pour un habitué des Alpes. Finalement, à cet endroit la cordillère est bien loin des images d’Epinale véhiculées par les films sur l’Aéropostale. CuzcoLima10__7_Quant nous évoquons avec les habitants de la régions la présence de neige dès 800 mètres en France, ils se gaussent et nous croient qu’avec difficulté. En effet, si l’on excepte la partie frontalière Argentino-Chilienne, la neige n’apparaît dans la cordillère qu’à partir de 5 500 – 6000 m d’altitudes, latitude réduite oblige. L’arrivée à la capitale régionale de l’Apurimac, Abancay se fait de jour. L’occasion de découvrir cette ville besogneuse lovée au fond d’une vallée contrôlant étroitement une expansion due à sa position carrefour entre la capitale des Incas Cusco, la capitale DSC_0383du Sentier Lumineux Ayacucho et celle des lignes pré-Incas, Nasca. Quelques heures plus tard, la halte nocturne s’effectue proche d’un restaurant routier. Préparé la nuit dans la voiture est devenu une habitude. Un sur le siège arrière, l’autre devant, levier de vitesse en troisième et frein à main débloqué pour ménager un peu d’espace, corde nouée autour de la voiture pour interdire l’ouverture des portes. Rustique mais efficace comme l’ensemble de cette étonnante Coccinelle à la conception si bien pensée. Difficile de croire que le premier modèle fête cette année ses 70 ans…

CuzcoLima10__11_Nous savons que le lendemain sera un jour stressant, avec la majorité du chemin sur un plateau désertique à plus de 4 200 mètres. Peur de la panne, dans une zone ou la température atteint parfois les –10° la nuit. Cette étape réussi, malgré un incident à la tombée de la nuit dans une ville fantôme où le seul électricien (alcoolique) refusera de se lever pour nous aider, nous filons sur Nasca. Nous alimentons notre connaissance des espèces voisine du Lama. Si les corps se ressemblent, en revanche, le pelage et la laine qui provient des lama, vigogne et alpaga diffèrent notablement. Ces derniers nous saluent alors que nous quittons la partie Andine du pays pour gagner la côté et la panaméricaine qui la longe sur quasiment toute l’Amérique du sud.

Epilogue

La descente du plateau jusqu’au niveau de la mer restera un souvenir inoubliable. Ce sont en effet pas moins de 70 km et un peu plus de 3000 virages que nous parcourrons à vive allure afin de refroidir un moteur capricieux après la perte complète de l’échappement. Le coquin se fera ensuite prier pour redémarrer à chacune des haltes touristico-gastronomiques d’un retour que nous effectuerons fenêtre ouverte pour éviter l’asphyxie par CO.

Aujourd’hui, notre Coccinelle roule toujours même si elle  ne possède toujours pas de clignotants et un fonctionnement des phares hasardeux. En effet, les nids de poule nous font sauter régulièrement les fusibles… Heureusement, Lima reste plus plate que le reste du pays, car lorsque les pentes s’annonçaient trop importantes, mon compagnon de voyage descendait de la voiture pour l’alléger et donner un coup de main souvent salutaire à une mécanique en mal de compression (usure et altitude).

8 septembre 2006

Ça fait un bail

Bueno, même si je n'écris plus trop, je me porte comme un charme. Point de mal-hêtre à l'horizon. Juste que par chance je suis victime du bouleau à la chêne.

Bientôt des photos...

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Aujourd'hui je...
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